• Clarification

    À l'attention de M6 : un gamer n'est pas un accro aux jeux vidéos. Vous ne pouvez pas vous appeler ce que vous faîtes du journalisme et vous tromper autant dans les termes que vous utilisez. Comprenez-vous le nombre de parents qui, prennant pour correct ce terme - "accroc" - vont s'en servir pour prouver à leur enfants que "je te l'accorde, si tu veux, tu es un gamer, mais la télévision vient de dire qu'un gamer est un accro", et de cette façon assimiler deux choses différentes ?

    L'addiction est une pathologie, ce n'est pas un mot passe partout qu'on peut se permettre de lancer à tout-va pour combler un manque de justesse résultant d'une écriture à la va-vite ou une improvisation bancale.

    Le gamer est un passionné. Un accro est dépendant. Pendant que le passionné a une vie en dehors de sa passion, l'accro ne peut se sortir de sa dépendance et perd peu à peu le sens des réalités. On peut passer du passionné à l'accro, mais assimiler ces deux entités est tout simplement faire preuve d'un manque de jugement et surtout de sensibilité à l'égard de tout les gamers qui ne sont pas accro à leur jeux vidéos.

    Un autre revers de cette bêtise sont tout les joueurs accro qui vont se servir de cette formulation comme d'une excuse pour continuer et ne pas se faire aider. "Je ne suis pas accro, je suis un gamer" : donner un tel nom à un problème sérieux ne va qu'alimenter leur imaginaire et faire passer pour cool une véritable pathologie.

    Le terme va perdre de son importance, c'est déjà le cas aujourd'hui. Il suffit de prendre le bus aux heures de pointe pour entendre des jeunes lancer à la pelle "oui moi je suis totalement accro à cette série" et autres joyeusetés, quand de leur coté les vrais accros sont soit oubliéset laissé à leurs problèmes, soit ridiculisés parce que "ça n'est pas si compliqué de ne plus être accro, moi j'arrête de jouer quand je veux". comparaison malheureuse pour deux types de personnes qui ne peuvent être comparée.

    Pour finir sur une note encore plus alarmiste (que j'assume, quand on passe du temp à étudier les structures de fond des rapports sociaux, on voit la véracités de ces conclusions), c'est un des problèmes majeur de notre société : le besoin de toute simplifier, de tout étiqueté, d'effacer les nuances. Il y a plusieus décénnies, c'était une bonne idée, cela donnait de la matière à étudier, et surtout des solutions. Mais on savait que cela allait au delà. Aujourd'hui, les trois dernière générations ne vivent que de ces stéréotypes et ne savent pas qu'il existe des nuances entre tout ces "gamer", "geek", "hipster" et autres terme importés de la pop culture que les médias ont assimilé à leurs vocabulaires, faisant passer les clichés et raccourcis nécessaires à la télévision pour de véritables études sociologiques. Même dans une seule catégorie il existe encore milles et unes nuances. Mais on nous pousse à nous étiquetter nous même dans l'une d'elle, et ceux qui dérogent aux limites imposés par ces pseudo études ne savent pas où se placer, sont rejetés, et se sentent hors-jeu de ne pas ressembler aux autres (sans se rendre compte que personne ne se sent réellement à sa place puis-je ajouter). On est tellement passifs face à ces informations qu'on nous donne pour seule vérité qu'on accepte sans s'en rendre compte tout sans rien questionner.

    Est-ce qu'il y a vraiment un esprit journalistique, celui qui cherche à diffuser des information réelles sans avoir peur du moindre effort ?


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